Boxe: Une lueur nommée Julien Roeder
À 25 ans, Julien Roeder a décroché son premier titre de champion de France chez les professionnels
« C’est fini ? J’ai gagné ? ». Il est 18h à Bruay-la-Buissière, samedi 19 décembre, et Julien Roeder ne réalise pas encore, alors que dans le coin opposé, le Quimpérois Yoann Canevet peine à reprendre ses esprits. Le Breton âgé de 36 ans n’aura fait illusion qu’un round et demi, mis KO dès le début de la 3e reprise par le Bruaysien Julien Roeder, 25 ans, nouveau champion de France des poids mouche. Cette petite réunion de boxe à 48 heures de l’hiver est une bouffée d’oxygène, l’occasion de vibrer pour une manifestation sportive locale au rayonnement national. Un événement à huis clos, mais diffusé sur les réseaux sociaux. Des centaines de personnes ont assisté au direct de la Ville de Bruay, preuve si besoin était de la popularité de la famille Roeder, famille de boxeurs, mais aussi de l’impatience du public à retrouver le chemin des gymnases et des stades. Les staffs des boxeurs, une poignée de bénévoles, trois élus, deux journalistes et deux correspondants de presse ont eu pendant quelques minutes cette impression de vivre normalement, absorbés par le ring. Aussi bizarre que cela puise paraître, l’absence de public peut s’oublier un instant. Le mini gala bruaysien était une lueur dans un long tunnel sanitaire
Coups pour coup
Bien entré dans son combat, le boxeur
de Quimper a touché plusieurs fois son adversaire artésien, de 11
ans son cadet. Mais à chaque fois qu’il a été « piqué »,
Julien Roeder a répliqué, rendant le triple de ce qu’il avait reçu.
Les premiers instants sont équilibrés, mais dans le 2e round déjà,
Yoann Canevet ne doit son salut qu’à la cloche. 10 ou 15 secondes de
plus, et c’était fini, à coup sûr. La minute de repos ne sera pas
suffisante pour récupérer. À peine de retour au centre du ring,
Julien Roeder fait mal et expédie son rival dans les cordes. Un
dernier crochet et son adversaire s’écroule sur le sol. Quelques
secondes de flottement et d’inquiétude quant à l’état de santé de
Yoann Canevet, puis vient le temps de lever les mains au ciel,
d’enfiler la ceinture de champion de France… et de savourer avec
les siens.
La voix tremblante, visiblement très ému, Julien
Roeder partage sa joie : « Je suis content, je suis
heureux. Je fais un bon combat. L’idée était de travailler de loin
et d’avoir un bon bras, de faire mal. J’ai entièrement fait
confiance à mon entraîneur et ça a marché. J’aurais peut-être dû
attaquer plus. Sans manquer de respect à mon adversaire, j’aurais
sans doute pu gagner plus tôt. J’étais stressé avant ce combat,
plus que d’habitude. J’appréhendais les 10 rounds, même si on
s’était bien préparé physiquement. » Le protégé de
Joël Legrand était effectivement prêt. Il devra aussi l’être pour
la défense de sa ceinture tricolore. Quand ? Personne ne le
sait.
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